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| - Les actes homophobes ont augmenté de 80% en 2013 selon SOS Homophobie qui fait directement le lien avec le débat houleux sur le mariage gay et les propos de la Manif pour tous.
Le 17 mai 2013, pour être précis, le Conseil constitutionnel français validait la loi sur le mariage pour tous, et dans la foulée François Hollande la promulguait.
Ca fait un an ce samedi. Hasard de calendrier ou pas, ce même jour, c'est aussi la journée internationale de lutte contre l'homophobie. Voilà pour le symbole.
Pour les partisans du mariage gay c'est une victoire, mais une victoire qui laisse un goût amer. En 2013, l'homophobie a explosé en France. Les actes
homophobes ont augmenté de 80%. C'est ce que constate SOS Homophobie (http://www.sos-homophobie.org/) dans son rapport annuel (http://www.soshomophobie.
org/article/rapport-annuel-sur-l%E2%80%99homophobie-hausse-sans-precedent-des-temoignages-en-2013) . L'association a recueilli, l'an dernier, 3.517 témoignages contre
Le débat sur le mariage pour tous a exacerbé l'homophobie
Et pour SOS Homophobie, pas de doute, le débat houleux sur la loi Taubira, et les réactions des opposants de la Manif pour tous ne sont pas étrangers à ces
chiffres records. Et pour preuve, les témoignages se concentrent principalement sur le premier semestre 2013. Et en particulier sur les trois mois marqués par
les grosses manifs du 13 janvier, du 24 mars et du 26 mai.
L'association fait deux lectures de l'augmentation des appels : la libération de la parole homophobe mais aussi la libération de la parole des victimes.
Cortège de la Manif pour tous, le 13 janvier 2013 / Cc Flickr frederick 2 baro (https://www.flickr.com/photos/fred2baro/)
Internet : premier terrain de la parole homophobe
Les signalements de dérapages homophobes sur la Toile ont triplé. Et quand on parle du net, il s'agit en premier des réseaux sociaux et principalement de
Twitter. On se souvient du hashtag tristement célèbre #SiMonFilsEstGay ou bien encore du mot clé #UnbonGay.
Sur la deuxième marche du podium de l'homophobie, on trouve les lieux publics. Et malheureusement ça ne s'arrête pas toujours aux insultes. SOS
Homophobie a recensé 200 victimes d'agressions physiques en 2013. Soit plus d'une agression tous les deux jours. Les hommes représentent les trois quarts
des victimes comme nous l'explique le géographe Yves Raybaud, co-auteur d'une Géographie des Homophobies (http://www.armandcolin.
com/livre/477524/geographie-des-homophobies.php) :
SOS Homophobie a classé les départements où avait été signalé le plus de cas d'homophobie (plus de 50 témoignages). Les voici dans l'ordre : Paris, les
Bouches-du-Rhône, le Nord, le Rhône, les Hauts-de-Seine, l'Hérault, le Val de Marne, la Charente-Maritime, l'Isère et la Seine-et-Marne. Des départements qui
concentrent de fortes agglomérations.
Il y a une version courante qui consistait à dire que la ville était le lieu de sortie du placard, et donc qu'il y avait une plus grande proportion de
gays et lesbiennes qui s'affichaient dans la ville et donc plus d'agressions homophobes.
La politique sur la troisième marche du podium de l'homophobie
Et pour compléter le podium de l'homophobie, ça ne vous étonnera pas, on retrouve la politique. La palme revient sans conteste à Christine Boutin, qui
récemment encore qualifiait l'homosexualité "d'abomination (http://www.la-tengo.com/index.php?post/2014/03/31/Charles-n%C2%B09-L-Entretien-Politique-Sexualit%C3%A9-avec-
Christine-Boutin-(extraits)) " et s'attirait ainsi 3.700 plainte (http://www.liberation.fr/societe/2014/04/11/l-inter-lgbt-porte-plainte-contre-christine-boutin_995312) s
(http://www.liberation.fr/societe/2014/04/11/l-inter-lgbt-porte-plainte-contre-christine-boutin_995312) pour homophobie. Quoique le député-maire d'Orange Jacques Bompard ait lui
aussi fait fort pendant les débats à l'Assemblée. Il avait déposé plusieurs amendements au projet de loi demandant la légalisation de la polygamie et de
l'inceste.
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