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| - [Source iMedia]
En compagnie de ses invités, le journaliste donne aux téléspectateurs les clés pour comprendre l'actualité sociale, politique ou culturelle. Yves Calvi répond aux questions posées par SMS, Internet et via les réseaux sociaux. De plus, l'émission est enrichie de contenus accessibles via sa télécommande grâce à la télévision connectée.
Une fois encore, c'est en ordre dispersé que les syndicats français ont défilé pour le 1er mai. D'un côté, les réformistes autour de la CFDT, et de l'autre, les protestataires avec la CGT et FO. La fête du Travail est toujours une bonne occasion de mesurer le poids du syndicalisme. Cette année le résultat est toujours aussi mitigé. Pourquoi est-ce si difficile de défendre les intérêts des salariés dans un pays en crise gouverné par la gauche ?
Trois jours après le vote du "programme de stabilité" du gouvernement Valls qui a entraîné la fronde d'une partie du groupe socialiste à l'Assemblée, les centrales syndicales ne parviennent pas à se mettre d'accord sur une ligne commune. Comme l'an dernier, c'est donc sous des bannières différentes qu'elles ont manifesté pour le 1er mai. Avec d'un côté les réformistes (CFDT et Unsa), et de l'autre les protestataires (CGT, FO, Solidaires).
Mi-avril, le secrétaire général de la CGT, Thierry Lepaon, avait pourtant appelé l'ensemble des organisations à un rassemblement unitaire. Une main tendue repoussée par le numéro un de la CFDT, Laurent Berger: "On n'a pas d'objectifs communs à partager", "nous ne pratiquons pas tout à fait le même type de syndicalisme, il ne faut pas se mentir", lui a-t-il répondu.
Depuis l'arrivée de François Hollande à l'Elysée en 2012, les deux principales centrales se sont opposées sur l'accord de flexibilisation de l'emploi et la réforme des retraites. Aujourd'hui, les nouvelles pommes de discorde s'appellent Pacte de responsabilité et plan d'économies budgétaires.
Favorable aux allégements du coût du travail prévus par le Pacte de responsabilité, dont le gouvernement attend jusqu'à 500.000 emplois, la CFDT a décidé d'organiser avec l'Unsa, un rassemblement, placé ce 1er mai sous le signe de l'Europe sociale en pleine campagne des élections européennes. Rejointes par des partenaires européens, les deux organisations revendiquent les accords obtenus depuis le début du quinquennat et "font le pari que le Pacte de responsabilité et de solidarité obligera les entreprises à s'engager sur l'emploi et les conditions de travail".
A l'inverse, unies contre ce même Pacte, la CGT, FO, la FSU et Solidaires ont appelé à une mobilisation de la "colère" contre la "politique d'austérité" du gouvernement qui, selon elles, "va accroître la pauvreté".
Des cortèges qui ont réunis près de 100.000 personnes dans toute la France, selon les chiffres communiqués par le ministère de l'Intérieur et la préfecture de police de Paris. La CGT évoque de son côté 210.000 participants dont 65.000 à Paris, soit plus que l'année dernière (97.300 manifestants selon la police, 160.000 selon la CGT). Mais bien loin des 1,2 million de personnes réunies le 1er mai 2009 (460.000 selon la police), quand toutes les centrales avaient défilé ensemble en pleine crise économique.
Invités
Sophie Binet
Membre du bureau confédéral de la CGT
Thierry Pech
Directeur général de la Fondation Terra Nova
Michel Godet
Economiste
Bernard Vivier Bernard Vivier
Directeur de l'Institut supérieur du travail
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