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| - Tara SCHLEGLE propose un reportage de Marine de La Moissonnière sur les réfugiés essentiellement syriens qui ont trouvé refuge en Bulgarie et sur leur condition de vie au sein des camps d'accueil. Pour éviter une arrivée massive de clandestins, les Bulgares surveillent étroitement leurs frontières. La Bulgarie a reçu une aide financière de l'Union Européenne pour améliorer les conditions de vie des migrants. Ce reportage se compose d'un commentaire et d'interviews.
En studio, elle s'entretient avec Claire RODIER, juriste au Gisti (groupe d'information et de soutien aux immigrés), Cofondatrice du réseau euro-africain Migreurop, avec Virginie GUIRAUDON, chercheuse au CNRS, en poste au centre d'études Européennes à Sciences Po Paris et avec Marine de La MOISSONNIERE, sur la politique d'immigration de l'Union Européenne.
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Producer summary
| - [Source site internet] :
Des tentes grises, comme toujours, des palettes qui flambent pour tromper le froid, la neige, et des enfants en guenilles qui jouent dans la boue. Des images de camps de réfugiés comme on en trouve partout. Sauf qu'ici nous sommes dans l'Union européenne. Ces images datent de l'hiver dernier. Depuis, la situation s'est un peu améliorée en Bulgarie.
Pays le plus pauvre de l'UE, la Bulgarie 7 millions d'habitants, un salaire minimum fixé à 158 euros par mois a fait face en 2013, à un afflux de migrants sans précédents.
11.000 personnes arrivées essentiellement entre l'été et la fin de l'année, en majorité des Syriens, trouvant la frontière grecque maintenant fermée, en partie par un mur.
11.000, c'est si peu par rapport aux deux millions et demi de Syriens qui fuient la guerre. Mais pour la Bulgarie, c'est énorme.
Le pays a dû demander l'aide des ONG, du HCR et de l'Union européenne. Mais la solidarité européenne a ses limites. Ainsi aucun pays n'a accepté de décharger la Bulgarie en acceptant des réfugiés sur son territoire.
La Bulgarie a donc dû stopper l'hémorragie. Pour ce faire, elle a considérablement renforcé les contrôles à la frontière turco-bulgare, avec l'aide de Frontex, l'agence européenne chargée de surveiller les portes de l'Europe.
Ces migrants sont en effet passés par la Turquie. Certains y ont même vécu quelques mois. S'ils n'y sont pas restés, c'est parce que la situation est difficile dans ce pays. La Turquie, ce n'est pas l'Europe. C'est ce qu'ils racontent. Il faut travailler des heures et des heures pour gagner à peine de quoi payer son logement et sa nourriture. Ces réfugiés, ils veulent plus : un avenir pour leurs enfants et pour eux.
Mus par cet espoir, ils sont entrés clandestinement en Bulgarie. Tous racontent la même histoire : un passeur qui prend de 300 à 2000 euros par personne, les laisse à quelques kilomètres de la frontière et leur dit de marcher. Souvent les clandestins se perdent et passent deux ou trois jours dans la forêt. Nora, par exemple, a fait ce périple en étant enceinte de six mois. Barzan, lui, n'avait plus d'argent après avoir fui la Syrie. Alors il a tout simplement pris une boussole et le GPS de son téléphone et c'est comme ça qu'il a franchi la frontière.
Aujourd'hui, ces familles, qui rêvent de refaire leur vie à Paris, Berlin ou Londres, se retrouvent coincées aux marches de l'Europe sans pouvoir pénétrer l'espace Schengen. Coinçées dans des centres d'accueil, des camps dans lesquels les conditions de vie sont extrêmement difficiles. Les autorités bulgares assurent pourtant faire leur maximum.
L'Europe face à l'immigration : l'impasse bulgare
Un magazine de Marine de La Moissonnière et Annie Brault.
Invité(s) :
Claire Rodier, juriste au Gisti (groupe d'information et de soutien aux immigrés). Cofondatrice du réseau euro-africain Migreurop
Virginie Guiraudon, directrice de recherche au CNRS, en poste au centre d'études Européennes à Sciences Po Paris
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