Producer summary
| - [Source : site internet France Culture]
Des catastrophes... " naturelles " ? / Les carnets du paysage
Virginie Duvat et Alexandre Magnan : Des catastrophes
" naturelles " ? (Le Pommier) / Les carnets du paysage N°26 Inventer des plantes (Actes sud et l'école nationale supérieure de paysage)
En matière de catastrophes naturelles, nous sommes entrés dans le registre du superlatif. On parle aujourd'hui dans les Balkans des pires inondations survenues depuis un siècle. L'année a commencé avec de furieuses tempêtes à répétition sur nos côtes, puis le ciel de Valparaiso s'est embrasé sous l'effet d'un gigantesque incendie ; séismes, typhons, tsunamis semblent se reproduire à un rythme de plus en plus soutenu et causent des dégâts toujours plus importants. Nombreux sont ceux qui pointent le changement climatique. Il est vraisemblable qu'il joue son rôle mais les auteurs de cet ouvrage, tous deux géographes, désignent les facteurs humains, la vulnérabilité de nos sociétés modernes et la manière complexe dont ces facteurs interagissent pour constituer le " système du risque ". À travers l'étude de sept cas littoraux et insulaires, ils montrent comme se construisent ces systèmes du risque et comment ils basculent dans la catastrophe. Du Bangladesh aux États coralliens du Pacifique en passant par Xynthia en Vendée, le cyclone Katrina sur La Nouvelle-Orléans ou Luis à Saint-Martin, les tsunamis de 2004 dans l'océan Indien et de 2011 au Japon, ils s'emploient à dégager, au-delà de leur diversité, les éléments communs à tous ces événements.
En bons géographes, ils ne nient pas l'influence des facteurs physiques. Les aléas naturels qui orientent la trajectoire des tempêtes ou des cyclones, déterminent leur fréquence, leur intensité et leur point d'impact, les caractéristiques naturelles comme le relief, l'hydrologie ou la nature des écosystèmes sont des paramètres qui jouent évidemment un rôle central dans la production des catastrophes. Mais même ces éléments réputés " naturels " peuvent avoir une composante humaine. La pression démographique sur certaines zones, comme dans le delta du Gange ou du Mississipi peut démultiplier l'effet dévastateur des météores. À La Nouvelle-Orléans, par exemple, les canaux de drainage des eaux de la ville, conjuguant leurs effets pervers à ceux des digues élevées pour protéger l'extension de la ville dans un espace submersible, ont créé ce qu'on a pu appeler des " autoroutes pour cyclones ", tous ces aménagements ayant gravement perturbé l'écoulement naturel et généré des phénomènes d'engouffrement et d'accélération des eaux.
Le tsunami de décembre 2004 avait réveillé la conscience de la communauté internationale sur l'absence de dispositifs d'alerte dans l'océan Indien. Depuis lors les systèmes d'alerte se sont développés, là et ailleurs dans le monde. Mais la réponse des populations aux plans d'urgence déclenchés par ces dispositifs ne suit pas forcément les consignes, pour des raisons diverses. À La Nouvelle-Orléans, où l'autoroute qui dessert la ville avait été réquisitionnée des deux côtés pour permettre l'évacuation, un quart de la population ne possédait pas de voiture. Et beaucoup d'habitants, parmi les plus pauvres, n'ont pas cru à la sévérité du cyclone du fait que la ville avait auparavant été épargnée par ceux qui passaient finalement à proximité sans la toucher. Le même type de comportement peut être observé au Bangladesh ou au Japon, qui nuit évidemment à l'efficacité de l'alerte. Là aussi, outre le facteur pauvreté qui fait que les gens hésitent à abandonner leurs maigres biens ou leur bétail, c'est une interprétation erronée des signaux d'alerte qui est en cause, toutes les alertes antérieures n'ayant pas forcément été suivies d'événements catastrophiques.
Paradoxalement, l'organisation des secours peut ajouter à la lourdeur du bilan humain. On se souvient du spectacle consternant de ces ONG impuissantes, entassées et bloquées à l'entrée de La Nouvelle-Orléans, l'administration Bush obsédée par la lutte anti-terroriste ayant dévoyé les missions de l'agence chargée de la prévention et de la gestion des risques naturels pour l'amener à servir sa lutte contre les forces du mal, la rendant inopérante sur son propre terrain. Et le sociologue François Dedieu, qui a enquêté sur la tempête de fin décembre 1999 en France, en analysant les logiques d'action parfois hétérogènes des agents des différents services de sécurité civile, a mis en évidence une dynamique aléatoire du désordre fortuit, formant ce qu'il a défini comme des " espaces ouverts " par la catastrophe à l'intersection problématique des lieux d'intervention de chacun, amplifiant ainsi ses effets.
Jacques Munier
On estime que chaque année 500 à 1000 catastrophes naturelles se produisent dans le monde
Les carnets du paysage N°26 Inventer des plantes (Actes sud et l'école nationale supérieure de paysage)
http://www.ecole-paysage.fr/site/carnets_du_paysage/Inventer-des-plantes.htm
" OGM, brevets sur le vivant, érosion de la biodiversité renvoient à des enjeux considérables, à la fois économiques, politiques, juridiques, éthiques et écologiques. Mais ces questions s'inscrivent aussi dans la très longue histoire des interactions entre le règne végétal et les sociétés humaines qui, depuis la révolution néolithique, n'ont cessé de domestiquer, acclimater, multiplier, sélectionner et améliorer les plantes agricoles et horticoles.
Quels sont les liens entre cette "invention" des plantes et la "production", tant matérielle que symbolique, des paysages ? Les plantes en tant que patrimoine hérité et constamment transformé, le monde des pépiniéristes dans ses relations avec le paysage en train de se fabriquer et les ressorts poétiques de formes d'imaginations végétales au sommaire de ces carnets, de la graine au paysage "
Avec en ouverture une savoureuse lettre ouverte de la piloselle adressée aux vivants, humains et non humains, dans une traduction de Gilles Clément
[...]
|