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Du lundi au vendredi, une personnalité ou un anonyme pris sous les feux de l'actualité est interviewé. Ces dix minutes de dialogue donnent un nouvel éclairage sur un sujet de l'actualité du jour.
[Source internet : francer.fr]
À j-4 des européennes, le Front de Gauche a du mal à séduire les déçus de François Hollande. Pour la coalition née des suites de la campagne pour le "non" au référendum, il s'agit pourtant d'un scrutin fondateur. En 2009, le tout jeune rassemblement du Parti de gauche et du Parti communiste français (PCF) avait réussi à obtenir 6,05 % des voix et envoyé quatre parlementaires à Strasbourg. Invité de C à dire ?!, le secrétaire national du FG François Delapierre revient sur les enjeux de ce scrutin et expose ses propositions pour l'Europe.
À quelques jours des élections européennes, les derniers sondages créditent le Front de Gauche de 7 % des intentions de vote. Pourquoi contrairement au Front national vous n'arrivez pas à récupérer tous les mécontents et tous les eurosceptiques ? "Attendez, le vote c'est dimanche. On peut difficilement commenter autre chose qu'un sondage à cette étape, mais l'on a vu aux élections municipales ce qu'ils valaient, à savoir pas grand-chose. Et, encore moins dans cette élection parce que l'on sent bien que c'est une élection où l'on n'est pas du tout sûr de la participation. Ensuite c'est une élection extrêmement incertaine et extrêmement ouverte parce que l'on est dans un moment de crise politique où les grands appareils traditionnels sont en train de vaciller". "Nous désormais, il nous reste à faire la preuve qu'il y a une alternative. L'extrême droite l'a fait, ils sont là depuis des décennies maintenant, avec les Le Pen de père en fille. Il nous reste nous à faire la démonstration qu'il y a une alternative à gauche".
Pensez-vous comme Jean-Luc Mélenchon que sur l'euro "la question n'est plus de savoir si on doit sortir de l'euro, mais quand et comment on le fera" ? "D'abord, on est obligé de se poser cette question puisque le scénario le plus probable, plausible, c'est celui d'une explosion de la zone euro par l'aveuglement, l'entêtement qu'il y a à vouloir mettre en place une Union monétaire qui est intenable. Il faut se préparer à cela, il faut arrêter de dire : on ne peut pas faire autrement, si l'on sort c'est la catastrophe. Mais surtout il faut changer les règles du jeu, il est encore temps, la France n'est pas n'importe quel pays". Jean-Luc Melenchon est "pour sortir de l'euro Merkel c'est-à-dire de cette Union monétaire qui est faite aux conditions qui ont été imposées par les conservateurs allemands à savoir une banque centrale indépendante. On le paie d'un niveau trop élevé de la monnaie. Ce n'est pas gênant pour toute une partie de l'industrie allemande qui peut se permettre cela parce qu'elle a une spécialisation qui fait qu'elle échappe à cet effet de compétitivité prix. Nous les Français, nous ne pouvons pas. Et puis cela nous pose un problème de souveraineté, la politique monétaire nous échappe, donc il faut prendre le contrôle de la banque centrale".
Enfin dans le dossier Alstom, êtes-vous favorable à une nationalisation ? "Oui, parce que l'on voit bien qu'il y a une décision, celle qui est prise à l'origine par les actionnaires d'Alstom d'aller voir General Electric pour négocier, qui est une décision justifiée par des logiques financières, notamment Bouygues souhaite revendre sa participation en faisant une plus-value. Donc on voit la difficulté des grands actionnaires privés à avoir cette logique du temps long et Alstom est une entreprise qui est liée au temps long. Ces carnets de commandes, ces centrales, sa maintenance ce sont des dizaines d'années donc l'État aura la capacité. Et puis surtout l'État aurait la capacité de faire bifurquer le modèle d'Alstom et le modèle énergétique du pays vers des énergies renouvelables. Aujourd'hui Alstom travaille pour l'EPR, il y a toute une série de choses qu'il faut remettre en cause et qui sont de la responsabilité de l'État".
"On est allé petit à petit vers un modèle économique où la capacité, les tissus économiques français se sont rétrécis. Les grandes entreprises petit à petit ont vendu dans la logique de financiarisation des secteurs entiers de leur activité, tout cela part vers différents pays européens. Quand c'est vers un pays européen on dit : formidable, c'est un pays européen. Quand cela va vers les États-Unis on va dire : formidable, c'est le grand marché transatlantique avec les États-Unis. Mais, la réalité est que cela quitte petit à petit la France. Et la vision du monde, c'est des pays de plus en plus spécialisés et un commerce mondial qui ne cesse d'augmenter. Je pense que c'est une hérésie sur le plan écologique et sur le plan environnemental cela ne sert à rien. Il faut que l'on soit capable de produire correctement, un certain nombre de productions vitales, et il faut arrêter d'être obsédé par l'attractivité du territoire".
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