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| - [Source site internet de France Musique]
17h30, la chronique d'Omer Corlaix
Sont-ils tous timbrés ?
Le label américain ReR Megacorp nous propose une anthologie des premières uvres du compositeur Tristan Murail (*1947), figure de proue du courant spectral. La fréquence d'un son plus que la hauteur relative du son serait la carte d'identité de ce mouvement, son ADN. Certes, si les musiciens des grands orchestre occidentaux s'accordent encore aujourd'hui sur le "La3" dont la fréquence de 440 Hz (Hertz) est internationalement retenue, cette valeur du diapason est aujourd'hui contestée et relativisé par les baroqueux. L'acousticien Heinrich Hertz qui confectionna cette échelle fut un élève du grand physicien allemand Hermann von Helmholtz qui révolutionna au milieu du XIXe siècle notre approche du son en introduisant la notion d'onde sonore. La téléphonie tout comme la radiophonie prendront leur essor grâce sur ses recherches.
De même, à l'orée du XXe siècle Arnold Schoenberg révolutionna la musique en faisant du demi-ton l'étalon de l'octave. Ainsi la musique sérielle considéra l'agencement des 12 demi-tons comme le BA-ba de la musique. Chaque demi-ton était caractérisé par son timbre (sa couleur), son intensité et sa durée. Au début des années soixante-dix des élèves d'Olivier Messiaen comme Gérard Grisey, Tristan Murail, Michaël Levinas, Roger Tessier et Hugues Dufourt contestèrent le « demi-ton » comme étalon de la musique. Ils considéraient celui-ci comme le résultat d'un découpage artificiel. Se voulant plus scientifique que les sériels, ils introduisirent la notion de spectre d'un son. C'est-à-dire l'étagement des fréquences le constituant, ses partiels. Un La3 de hautbois n'est pas un son identique à celui d'une clarinette, leurs radiographies sont différentes. Les spectraux comme les baroqueux ont modifié la perception sonore communément admise en introduisant une nouvelle catégorie musicale, le timbre.
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