Producer summary
| - [Source : site internet France Culture]
Cannes pendant le festival est une expérience urbaine singulière produite par la rencontre entre une ville et un événement planétaire. Il s'agit de suivre la faune cannoise : des fans qui attendent leur star au bas des marches pendant des heures au producteur namibien qui vient se faire connaître au marché du film, des chefs concierges des grands hôtels aux critiques épuisés qui voient cinq films par jour, sans oublier bien sûr les artistes qui viennent au festival comme à une messe mondiale qui sanctifiera leur oeuvre ou non...
Depuis les années 1980, la construction du nouveau Palais et la prise de pouvoir du tout-médiatique, Cannes est de plus en plus envisagé comme une ville-concept : un immense resort offrant 300 jours de congrès par an avec le « bunker » comme épicentre économique. C'est bien sûr le festival du film qui a été l'évenement majeur de cette redéfinition urbaine : une ville qui se prépare à accueillir le monde entier plusieurs fois par an, une cité-décor montée par les fonctionnaires de la mairie, les personnels des grands hôtels, les taxis, les restaurateurs...
« Ecoutons » la topographie et la géographie singulière de la « Ville-Festival ». Double géographie : éclatée, où chaque participant vit une ville différente, selon qu'il vienne pour voir des films (les critiques), pour les présenter (les artistes, les producteurs), pour les récompenser (les jurés), en acclamer les stars (la foule), ou faire la fête& Selon qu'il soit cannois ou festivalier, étranger à sa propre ville ou accrédité à entrer au Palais... Mais géographie resserrée aussi, sur un petit périmètre entre le Martinez et le Bunker le long de la Croisette, un peu plus d'un kilomètre où les circulations de chacun répondent à une circulation très précise, réglementée par un protocole strict qui fait le charme fou de Cannes. Topographie organisée autour du Bunker, en surface glamour sur les marches et dans les salles de projection ou dans les profondeurs du Marché, sous-terrain économique, cave « Metropolis » où se rencontre le monde entier pour imaginer les films de demain.
Au sein de cette « cérémonie du désordre » (Jean Cocteau), le secret de Cannes reste intact : dans le même mouvement, la reconnaissance du cinéma d'auteur et le goût du glamour, selon la « règle n°9 » de son ordonnateur depuis plus de trente ans jusqu'en 2013, Gilles Jacob: « Ne pas craindre le star-system, surtout s'il vous permet en échange, de montrer des films pointus : par exemple Sharon Stone en locomotive d'Oliveira » (La vie passera comme un rêve, Robert Laffont, 2009). Comme nous confie Olivier Assayas, « A Cannes, on pardonne tout ! »...
Avec :
Olivier Assayas, cinéaste, en sélection officielle en 2014 pour Sils Maria
Ari Folman, cinéaste, auteur de Valse avec Bashir (2008) et The Congress (2013)
Luciano Barisone, directeur de « Visions du réel », festival international de cinéma de Nyon, présent au Marché du film
Jean-Baptiste Thoret, critique
Marjane Satrapi, dessinatrice et réalisatrice, récompensée à Cannes pour « Persepolis » en 2007, membre du jury officiel en 2008
Pascale Ferran, réalisatrice, récompensée à Cannes par la Caméra d'or en 1994 pour « Petits arrangements avec les morts », président du jury Un certain regard en 2007. Son dernier film « Bird People » est selectionné en 2014 dans la section « Un certain regard »
Serge Toubiana, directeur de la Cinémathèque française, ex-critique, membre du jury officiel en 1992
Caroline Eliacheff, psychanalyste
Olivier Vigerie, photographe de presse
Gérard Camy, responsable de
Cannes-cinéphiles
Obed Emvula, producteur namibien
Catherine Breillat, réalisatrice
Michel Ciment, critique, membre du jury officiel en 1978
Maurice Tinchant, producteur, Frédéric Mitterrand et avec la voix de l'actrice Irène Jacob. Documentaire de Manoushak Fashahi et Frédéric Bas
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