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Avec l'écrivain Christiane Veschambre, la scène qui touche au biographique est une scène intérieure, comme l'atteste « Le lai de la traverse », son premier livre dédié à une grand-mère débile, où s'incarnent des êtres sans voix audibles .
Elle évoque l'instant familial autour du poste de radio dans l'enfance et la brèche produite par l'écoute de France Culture qui contribua à la mettre « sur le chemin de l'exil » , sentiment de devoir quitter son milieu, une forme de vie .C'est un bien , dit elle et c'est un mal .
La lecture de Colette lui fait découvrir l'expérience fondamentale de l'écriture. Il est question de Jean Grenier, philosophe qui traita d'objets autres que les « idées générales » : animaux familiers, paysages, et fut l'employeur de sa mère, femme de ménage. De Gilles Deleuze, qui se donne à écouter en écoutant lui-même le mouvement de sa pensée, énergie, rythme, et musique. Dans le deuxième entretien, après une anecdote relative à la lecture de les enfants de Marguerite Duras dans un collège de Bobigny, Christiane Veschambre évoque son livre la Griffe et les rubans, où la critique des « valeurs verticales » de la culture se donne cours, à travers la citation d'un écrit de sa mère Joséphine, et celle d'un poème de Mallarmé sur le dialogue imaginé par le poète entre un ours de cirque et un clown d'argent. Robert Walser et ses « microgrammes », territoire du crayon, vient donner corps à l' intuition que la langue d'écriture se trouve en amont de la langue acquise, et qu'écrire est faire retour à quelque chose d'antérieur .
Enfin , De Virginia Woolf qui met la « langue acquise de l'écrivain au service du peu de langue qu'est l'enfance » dans son roman Les Vagues , nous arrivons à Erri de Luca, qui ajuste d'autant plus ses mots, en alpiniste, que quelque chose en lui a perdu l'appartenance .
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