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Du lundi au vendredi, une personnalité ou un anonyme pris sous les feux de l'actualité est interviewé. Ces dix minutes de dialogue donnent un nouvel éclairage sur un sujet de l'actualité du jour.
[Source internet : france5.fr]
Depuis son apparition, la cigarette électronique n'a pas entraîné une hausse du tabagisme chez les jeunes. Au contraire, elle les détournerait du tabac. L'analyse du pneumologue et spécialiste du tabac, Bertrand Dautzenberg.
Le tabac apparaît en perte de vitesse chez les jeunes parisiens. L'enquête Paris sans tabac 2014, menée auprès d'un échantillon représentatif de 13 000 collégiens et lycéens parisiens, a montré une diminution de 9 % du tabagisme chez ces jeunes entre 2011 et 2014. L'apparition de la cigarette électronique au cours de cette période explique-t-elle cette baisse ? "Probablement", affirme le docteur Bertrand Dautzenberg qui a supervisé l'étude. "On avait une stabilité de la consommation de tabac chez les jeunes depuis 2004-2005. On avait une forte baisse en 2002, puis une stabilité, et là c'est vrai que l'on n'a pas d'autre explication que la cigarette électronique pour expliquer cela. Pendant le même temps, 10 % des jeunes l'avaient essayé, l'année dernière 20 %, cette année 40 % et si l'on prend les fumeurs 90 %. Donc elle est massivement rentrée chez les jeunes, et alors que je craignais beaucoup que cela augmente la consommation de tabac en faisant rentrer les jeunes par la cigarette électronique dans le tabac, en fait" il n'en ai rien. « Lorsque les jeunes comparent cigarette électronique et tabac, ils se disent : le tabac cela pue, le tabac cela pollue, cela ruine, c'est assez ringard, donc poubelle".
"Ce qui est vraiment sensible, c'est que l'image de la cigarette en a pris un sacré coup, comme elle en avait pris un sacré coup en 2002-2003 avec les campagnes-chocs qui avaient été faites à l'époque lors du premier plan cancer en direction des jeunes (
) Et si le tabac n'est plus à la mode, je ne peux que m'en réjouir". L'on sait que "l'image est totalement construite, et dans tous les cas, c'est chez les plus jeunes que l'on voit le plus de changement. Les trois premiers mois de l'année, on a moins 8,9 % de ventes de tabac en France, donc une baisse de tabac totalement importante. Et la dernière enquête que l'on a, c'est le mois dernier avec 1 600 000 vapoteurs quotidiens : 600 000 qui ne faisaient que vapoter, 900 000 qui faisaient les deux. Une situation qui n'est pas très confortable puisqu'il faut quitter la cigarette dès que l'on est à la cigarette électronique, si l'on veut s'en sortir. Ce n'est pas dangereux de faire les deux, mais l'on reste fumeur, l'on reste fortement dépendant à la nicotine".
Est-ce qu'avec la cigarette électronique l'on a un vrai produit qui est capable de faire reculer le tabagisme ? "C'est un produit qui est présenté d'une certaine façon. L'ensemble des produits est efficace. Les patchs sont efficaces, mais l'avantage de la cigarette électronique c'est que plein de fumeurs qui ne voulaient pas se s'uvrer en tabac ont arrêté le tabac. Ils essaient cela parce que c'est sympa et ils voient qu'ils peuvent fumer moins". Je sais que "ma position était déjà iconoclaste même si je ne disais pas cela, il y a un an. Mais j'observe ce qu'il se passe et j'évolue".
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