Lead
| - Troisième épisode d'une série de quatre consacrée à la théorie du genre à travers le monde. Aujourd'hui Florian DELORME s'intéresse à la question de savoir s'il existe-t-il des études de genre à l'européenne ? Il reçoit pour en parler : Clare HEMMINGS, professeure de théorie féministe, Gender Institute, London School of Economics, Royaume-Uni, Delphine GARDEY, historienne et sociologue, professeur d'histoire contemporaine à l'Université de Genève et Tuija PULKKINEN, professeure de philosophie politique et d'études de genre, Université de Helsinki Finlande.
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Producer summary
| - [Source site France Culture]
A propos des manifestations des opposants au mariage pour tous, la féministe américaine Judith Butler s'était demandée ce qu'il y avait derrière ce mélange de peur et de détestation : « Je crois que les homophobes les plus extrémistes ne veulent pas que le mariage homosexuel devienne une part de l'idée qu'ils ont de la France, de leur identité en tant que Français. La question du nationalisme sous-tend le tableau. Le gouvernement, représentant de la nation, ayant soutenu le mariage pour tous, tous les citoyens qui s'identifient fortement à la nation et au cadre de la famille hétéro traditionnelle ont été ébranlés dans leurs certitudes et ont rejeté avec virulence le mariage homosexuel, dans le but de préserver leur conception nationale.»
En effet, dans cette affaire, genre et citoyenneté semblent totalement intriqués. Et si les Gender Studies étaient des questions profondément nationales ?
Des contextes culturels et sociaux différents, des débats sociétaux variant d'un pays à l'autre, des mondes académiques profondément distincts
autant d'éléments qui nous poussent à penser que, peut-être, demeurent des spécificités dans la manière de concevoir et d'aborder les questions de genre.
Après tout, il n'existe peut être pas de manière universelle d'appréhender les questions de genre. Et de la même manière qu'il existe des gender studies « à l'américaine » ; existe-t-il des études de genre « à la française », « à l'allemande »
et même « à l'européenne ? »
D'ailleurs, les chercheurs et les chercheuses parlent-ils exactement de la même chose lorsqu'ils parlent de « genre » selon qu'ils enseignent en Grande-Bretagne, aux Pays-Bas, en France ou encore en Allemagne ?
Nous irons du côté de la Finlande, avec Tuija Pulkkinen, pour essayer de voir s'il y aurait, dans les pays nordiques - dont on souligne souvent le caractère particulièrement avancée en matière d'égalité hommes/femmes - une spécificité dans le champ des gender studies
Puis nous retrouverons Delphine Gardey avec qui nous verrons comment les avancées scientifiques (en particulier dans le domaine biomédical) ont modifié notre vision du genre
et surtout nous verrons si elles sont analysées de la même manière de part et d'autre de l'Atlantique
Pour en parler, Clare Hemmings, professeure de théorie féministe au Gender Institute de la London School of Economics au Royaume-Uni est également avec nous.
Invité(s) :
Clare Hemmings, professeure de théorie féministe, Gender Institute, London School of Economics (Royaume-Uni)
Delphine Gardey, historienne et sociologue, professeur d'histoire contemporaine à l'Université de Genève
Tuija Pulkkinen, professeure de philosophie politique et d'études de genre, Université de Helsinki, (Finlande)
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